| | Couples, forces et puissance | |
| | Auteur | Message |
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Gaeter
Messages : 2836 Date de naissance : 24/08/1947 Date d'inscription : 17/03/2019 Localisation : Kissamos - Chania - Crète
| Sujet: Couples, forces et puissance Jeu 12 Sep 2019 - 6:33 | |
| 4h du mat ! Aboiements de chiens, chiens errants, tracteurs travaillant pleins phares dans l’oliveraie d’en face. Je me lève ; me fais du café et lis « le gras du couple » de Gunthar. Enfin j’ai compris ce qu’est un couple : un sac à main de pétasse en pleine gueule. N’y-a-t-il pas une autre explication ? Je cherche, je trouve, j’étudie, je comprends, je résume, j’écris. Vous n’en avez rien à cirer. Je m’en fous. Je ne vais tout de même pas jeter le fruit de mon labeur dans la corbeille.
Couples, forces et puissance
Définition du couple
Le terme de « couple » vient de ce qu’il associe deux grandeurs : une force et un bras de levier. Dans un moteur, la force est celle qui fait tourner le vilebrequin ; le bras de levier, c’est la longueur du maneton du vilebrequin.
Or, le couple n’est pas une grandeur physique, il n’existe pas ! Il n’a pas de symbole d’unité. Ce qui s’appelle « couple » est en fait le « moment d’un couple résultant de ». Une force de 1 Newton qui s’exerce sur un bras de levier de 1 m donne un « moment de couple » de 1 Nm.
Mesurer le couple moteur : Cm = F . D
- Cm : couple moteur, exprimé en Nm
- F : force motrice, exprimée en N
- D : longueur du bras de levier, exprimée en m
On utilise pour cela un « banc de puissance » qui est un appareil équipé d’un compte-tours et d’un frein, d’où l’expression de « puissance au frein » souvent utilisée. L’opération consiste à lancer le moteur à plein régime, puis à actionner progressivement le frein jusqu’à ce que la vitesse de rotation du moteur soit stabilisée, la commande des gaz restant grande ouverte : le couple moteur est alors exactement égal au couple de freinage. Il suffit donc de mesurer l’intensité de cette force de freinage et la longueur du rayon sur lequel elle s’applique pour en déduire la valeur du couple moteur. C’est pourquoi les notices techniques font toujours mention d’un « couple maximum » et du régime moteur correspondant, ce qui suppose que la commande des gaz est grande ouverte. Si ce n’est pas le cas, une partie seulement du couple indiqué est disponible.
Le couple spécifique
Le couple moteur ayant pour objet d’accélérer une masse, il va de soi que sa valeur doit être rapportée à la masse du véhicule. D’où la notion de « couple spécifique » qui s’exprime en newton-mètre par tonne (symbole Nm/t).
Ainsi par exemple, une moto délivrant un couple moteur de 90 Nm pour une masse de 0,250 tonnes dispose d’un couple spécifique de 360 Nm/t.
Couple et puissance
Ce sont les deux caractéristiques essentielles d’un moteur. Néanmoins, pour le technicien comme pour le pilote, ces deux grandeurs ne présentent pas le même intérêt. En effet, la puissance est une grandeur théorique obtenue par combinaison du couple et de la vitesse de rotation, donc forcément tributaire de régimes élevés. D’ailleurs la puissance revendiquée par les constructeurs est toujours une valeur maximale, disponible uniquement au régime indiqué, et à condition que la commande des gaz soit grande ouverte.
Si l’une de ces deux conditions n’est pas remplie, ou a fortiori les deux, le pilote ne disposera que d’une partie seulement de la puissance annoncée. Mais cela, les publicitaires se gardent bien de le préciser… À l’inverse de la puissance, le couple maximum n’est disponible qu’aux régimes intermédiaires (dès 2.500 tours par minute p.ex.) sur une plage d’environ 500 à 1 000 tours par minute seulement, donc jamais aux régimes extrêmes. D’où l’intérêt de disposer d’un compte-tours.
La disponibilité du couple peut varier d’un modèle à l’autre, et surtout d’une motorisation à une autre, mais elle obéit globalement aux mêmes règles, quels que soient les marques ou les modèles de véhicules.
Les valeurs de couple et de régime moteur priment sur la puissance car elles conditionnent les performances réelles, autrement dit les performances en accélération.
Pourquoi privilégier le couple ?
La valeur du couple moteur dépend de l’aptitude d’un moteur à introduire dans les cylindres un mélange air-carburant parfaitement homogène, et surtout de sa capacité à en tirer le maximum d’énergie au moment de la combustion.
Le couple moteur est toujours relativement modeste à bas régime, il atteint sa valeur maximale aux régimes intermédiaires pour décroître ensuite inexorablement au fur et à mesure que la vitesse de rotation augmente, comme si le moteur finissait par s’asphyxier.
Tant que le moteur fonctionne dans sa plage de régime de couple maximum, la consommation de carburant, la pollution de l’environnement et donc le prix de revient du kilomètre parcouru se maintiennent aux valeurs les plus basses dont le véhicule est capable.
Pour toutes ces raisons, il est préférable que le couple maximum soit délivré à un régime pas trop élevé.
Le rôle de la transmission
Quel est le rôle de la transmission ? Elle agit comme un multiplicateur de couple, c’est pourquoi on distingue le couple moteur (disponible au vilebrequin), et le couple de traction (disponible à la roue motrice).
Le couple de traction : Ct = Cm . X
- Ct : couple de traction, exprimé en Nm
- Cm : couple moteur, exprimée en Nm
- X : démultiplication de la transmission, grandeur sans dimension
Pour donner une idée de ce rôle, il suffit de savoir que la combinaison correspondant à la première vitesse multiplie le couple moteur par 3,5 (pignons 49/14) ; tandis que la vitesse de rotation est divisée par 3,5.
La force de traction : Ft = Cm : R
- F : force de traction, exprimée en N
- Ct : couple de traction, exprimé en Nm
- R : rayon des roues motrices, exprimé en m
La force de traction désigne la force qui s’exerce à la périphérie de la roue motrice au contact du sol pour créer ou entretenir le mouvement de la moto. Elle sert à créer du mouvement et de la vitesse. L’intensité de cette force est fonction du couple moteur, de la démultiplication de la transmission et du rayon de la roue motrice.
Le couple antagoniste
Il est impossible de parler du couple moteur sans évoquer le couple antagoniste, grandeur généralement méconnue mais dont la valeur constitue pourtant l’autre caractéristique technique essentielle des moteurs d’automobiles.
Le couple antagoniste est le terme technique qui désigne ce que les conducteurs appellent couramment le « frein moteur ». En effet, tout moteur thermique délivre inévitablement un couple antagoniste qui se manifeste dès qu’on coupe son alimentation en carburant.
D’où provient le couple antagoniste ?
Les moteurs thermiques fonctionnent tous selon le principe du cycle à quatre temps dont l’une des particularités est un rendement assez faible : de 25 à 45 % selon les conditions d’utilisation. Ces valeurs modestes sont dues aux nombreuses résistances qui accompagnent le déroulement d’un cycle : inertie des gaz à l’admission, mouvement alternatif des pistons et des soupapes, compression de l’air (ou du mélange air-carburant) dans la chambre de combustion, frottement des pistons dans les cylindres, frottement des arbres sur les paliers, rotation des pièces périphériques (distribution, pompe à huile, pompe à eau, alternateur) et des accessoires de confort (assistances, climatisation, sur les voitures). Dès lors, si on cesse d’alimenter le moteur, ces résistances créent un couple antagoniste qui freine la rotation du vilebrequin, c’est ce qu’on appelle le frein-moteur.
La disponibilité du couple antagoniste n’obéit pas aux mêmes lois que celle du couple moteur. En effet, le couple antagoniste est toujours proportionnel à la vitesse de rotation du moteur, ce qui signifie que la valeur la plus élevée est obtenue au régime maximal fixé par le constructeur. D’où l’intérêt de disposer d’un compte-tours.
La force de retenue : F = C . X / R
- F : force de retenue, exprimée en N
- C : couple antagoniste, exprimé en Nm
- X : démultiplication de la transmission, grandeur sans dimension
- R : rayon des roues motrices, exprimé en m
Comme expliqué plus haut à propos du couple moteur, le couple antagoniste est relayé et donc démultiplié par la transmission, ce qui amène la nécessaire distinction entre le couple antagoniste (qui s’exerce sur l’axe du vilebrequin), le couple de retenue (qui s’exerce sur la roue arrière) et la force de retenue (qui s’exerce dans l’aire de contact pneu-sol).
La force de retenue désigne la force qui s’exerce au contact du sol sur les pneumatiques de la roue motrice de la moto dès que le pilote cesse d’accélérer. C’est, en quelque sorte, une force de traction inversée qui ralentit la moto, même si son efficacité n’égale jamais celle des freins.
Mesurer le couple antagoniste…
Les constructeurs ne donnent aucune indication quant à la valeur du couple antagoniste et c’est bien dommage, mais il reste néanmoins toujours possible d’en calculer indirectement sa valeur, grâce à une expérience très facile à réaliser.
Imaginons de stabiliser la vitesse de la moto dans une descente grâce à la seule action du couple antagoniste : cela signifierait alors que la composante du poids qui entraîne la moto est strictement égale à la somme des trois forces qui freinent la moto (résistance au roulement, résistance de l’air, force de retenue).
Il suffirait alors de connaître la déclivité de la route ainsi que la masse de la moto, sa vitesse et ses caractéristiques techniques (démultiplication de la transmission) pour calculer ensuite tous les autres paramètres du mouvement (composante du poids parallèle à la route, résistance au roulement, résistance de l’air, force de retenue).
Une fois tous ces paramètres connus, il serait finalement possible d’isoler la valeur du couple antagoniste lequel serait exprimé en Nm par litre de cylindrée lorsque le moteur tourne au régime maximal autorisé par le constructeur. À cylindrée égale, la valeur du couple antagoniste est sensiblement proportionnelle à la masse des pistons, au taux de compression et à la vitesse de rotation du moteur.
À quoi sert le couple antagoniste ?
Où et comment utiliser le couple antagoniste, à quoi peut-il bien servir et pourquoi est-ce une valeur si importante ?
Le couple antagoniste se manifeste dès qu’on coupe l’alimentation du moteur, il suffit donc au pilote de lâcher la pognée des gaz pour en bénéficier. Le couple antagoniste sert à stabiliser la vitesse de la moto dans les descentes. C’est déjà pas mal, mais ce n’est pas suffisant.
Le bon usage du couple antagoniste est la clé de ce qu’on appelle couramment la conduite rationnelle, ou éco-conduite. En effet et à condition de s’y prendre assez tôt, le couple antagoniste suffit la plupart du temps pour ralentir la moto dans presque toutes les situations de conduite non urgentes.
Le premier intérêt de cette manœuvre est d’économiser le carburant pendant toute la durée du ralentissement, puisque tous les véhicules modernes bénéficient, grâce à l’injection électronique, d’une coupure totale de l’alimentation du moteur à la décélération.
Le second intérêt de cette manœuvre est d’éviter le recours aux freins, leur usure et l’émission de nanoparticules dans l’atmosphère.
Ces économies sont sans doute négligeables sur un ralentissement unique mais, multipliées par le nombre de situations rencontrées, elles deviennent vite substantielles, particulièrement en ville…
Notons que l’évolution technique des moteurs modernes (suralimentation, matériaux en alliage léger, downsizing…) visant à augmenter le couple moteur et sa disponibilité à bas régime a eu malheureusement pour effet de réduire sensiblement la valeur du couple antagoniste.
Le downsizing est la technique qui vise à réduire la cylindrée et le poids des moteurs tout en obtenant davantage de puissance et de couple grâce notamment à une optimisation du remplissage des cylindres.
Couples et conduite
Notez le pluriel ! Tout l’art de la conduite se résume à exploiter le bon couple, au bon moment et au bon endroit. Pour y parvenir, le conducteur a à sa disposition :
- le compte-tours (il permet de contrôler que le moteur fonctionne aussi souvent que possible dans la plage de régime la plus favorable) ;
- la poignée de gaz (son ouverture ou sa fermeture conditionne la quantité de carburant introduite dans les cylindres, et donc l’intensité du couple moteur ou du couple antagoniste) ;
- la boîte de vitesse (la démultiplication détermine le couple de traction ou le couple de retenue répondant au travail demandé). _________________ Du choc des esprits jaillit la lumière.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Jeu 12 Sep 2019 - 9:17 | |
| Et si el professor le permet, je rajouterais à sa brillante démonstration, la notion de couple instantané, celui qui file la banane à la rotation de la poignée! Le banc de puissance comme tu l'expliques va mesurer le couple moyen du moteur, je te cite dans le post "pourquoi avoir choisi Triumph", sur la question du calage à 270° des t120 et de la spécificité moteur qui en découle;
Comme avec un V-twin à 90°, les pistons d'un bicylindre en ligne à 270° ne sont jamais immobiles en même temps, ce qui réduit le moment d'échange net entre le vilebrequin et les pistons pendant une rotation complète.
Très juste, et ça veut simplement dire que dans les autres configurations moteurs (calage à 180 ou 360) au moment de l'explosion dans un des cylindres, soit la phase dynamique du piston, l'autre piston est à l'arrêt, et de fait demande une énergie qui vient lisser la force résiduelle. Pour être précis il faut entendre le "moment" dans le domaine de la mécanique en temps que grandeur physique.
Je cite: extrait de "le calage des moteurs, le repaire des motards": Notions de couple moyen et couple instantanéSelon le nombre de cylindres et leur disposition, la superposition des efforts de chacun se combine de façon plus ou moins heureuse. Voilà qui nous amène à la notion de couple instantané, qui forge le caractère d’un moteur. Ce que l’on mesure sur un banc d’essai, c’est le couple moyen du moteur en fonction du régime. L’indication qui figure sur la fiche technique, c’est aussi le couple moyen maximum à un régime donné. Mais ce que ressent le pilote, de façon plus ou moins forte, c’est le couple instantané, celui qui résulte de la combinaison des efforts de pressions appliqués sur le piston et des efforts d’inertie. Ici la géométrie du moteur joue un rôle, même sur la combinaison des efforts de pression. Ainsi, si la combustion d’un cylindre se produit au moment de la compression d’un autre, cela calme l’intensité du pic de couple instantané, mais cela ne change en rien la valeur du couple moyen sur 2 tours moteur.
Pour compléter la réponse de Gunthar sur son expression "le gras du couple", j'entends aussi de mon côté la manière dont il est délivré et la qualité perçue en pratique. Et puis de toute façon comme le dit Adriana, s'il faut bannir le sucre, il faut manger du gras! Autant qu'il soit de qualité. |
| | | Gunthar
Messages : 2535 Date d'inscription : 28/01/2019 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Jeu 12 Sep 2019 - 10:30 | |
| Bon, je trouve que le sac à main est plus parlant...
Je blague, très intéressantes vos précisions.
J'en ajouterais une, tout juste évoquée : la longueur du bras de levier.
Remplacez le sac à main par un marteau. Un couple de 1 mètre kilo (mkg), c'est un poids d'un kilo au bout d'un manche (dont on ne compte pas le poids) d'un mètre de long. Tenu au bout du poignet immobile, la force de torsion que l'on ressent dans le poignet est le couple instantané. Un 125, c'est 1 mkg Un 1200, c'est 10 mkg. Remplacez le coup de sac dans la tronche par l'enfoncement d'un clou par le dit marteau. Cet enfoncement résulte d'une puissance. Avec un marteau de 10 kg, pas besoin de donner de vitesse. Avec un marteau de 1 kg, il faut taper très "vite". Mais si ce marteau de 1 kg a un manche de 1,50 m, on obtiendra le même effet avec une force moindre.
Sur les rares moteurs longue course (Harley, Kawa W 800...), la bielle et le maneton sont plus longs à cause de la course plus longue du piston. On a donc un bras de levier supérieur, ce qui explique le couple à bas régime de ces moteurs. Sur les 900 et 1200 Triumph, on obtient un résultat similaire par le cycle à 270° qui fait que les pistons ne sont jamais immobiles ensemble et que la seconde explosion vient renforcer la première "dans le même mouvement". D'où l'impression avec ce moteur d'avoir un mono cylindre à cylindre auxiliaire plutôt qu'un twin... |
| | | Gaeter
Messages : 2836 Date de naissance : 24/08/1947 Date d'inscription : 17/03/2019 Localisation : Kissamos - Chania - Crète
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Jeu 12 Sep 2019 - 10:43 | |
| J'avais brodé un peu sur les remarques judicieuses de Lino, mais est-ce encore utile, vu que le sac à main et le marteau sont bien plus parlant que la théorie souffreteuse. Je vous le donne quand même, mais ne le lisez pas. À tout moment, la valeur du couple (du moment) s’appliquant au vilebrequin est : C (N.m) = r (m) x Ft (N). Il s’exprime en N.m ou daN.m et Ft est la décomposition de l’action du piston sur la bielle (F1). Le travail produit par le couple est exprimé en Joule : W (Joule) = C (N.m) x α (radian).La force F1 dépend : - de la valeur de force engendré par la pression sur le piston ; - de l’angle (α). Phase admissionLa force résultante F est opposée au mouvement du piston, (Pcarter > Pcylindre), le couple nécessaire pour effectuer la descente du piston est résistant. Si la pression d’admission est plus faible (papillon fermé par exemple ou fonctionnement en altitude), le couple résistant sera plus grand.Phase compressionLe piston a changé de sens de déplacement, mais la force engendrée par la pression dans le cylindre a également chargée de sens. Le couple qui en résulte est donc encore résistant, et sa valeur instantanée dépend : - de la position de la bielle à l’instant t ; - de la valeur de la pression instantanée dans le cylindre.Si la masse de gaz admise pendant la phase admission est faible, le couple résistant est moins important.Phase détenteCette fois, la force et le déplacement sont dans le même sens, nous avons un couple moteur. S’il n’y a pas de combustion (coupure d’injection en décélération, par exemple), le couple moteur est le symétrique du couple engendré par la compression (aux pertes calorifiques et aux frottements près).Phase échappementLa force engendrée par la pression des gaz brûlés est opposée au sens de déplacement du piston. Nous avons donc un couple résistant. Si la pression à l’extérieur du moteur augmente (P atmo), le travail résistant de l’échappement sera plus important.Le travail fourni aux phases d’admission et d’échappement est appelé « travail de pompage ».Les forces d’inertieÀ chaque course, l’attelage mobile (piston + bielle) est accéléré pendant une partie de la course, puis ralenti jusqu’au point mort.Les forces engendrées dépendent : - des masses des pièces mobiles ; - du type de mouvement suivi (rotation, translation, mouvement combiné) ; - de l’accélération subie (donc du régime).La somme des couples instantanés dus aux forces d’inertie sur un cycle est nulle. Le couple réel instantané qui s’applique sur le vilebrequin est donc la somme des couples instantanés dus à la pression et du couple instantané dû aux forces d’inertie : C = Cp + Ci.Lissage de coupleLa première solution pour obtenir un couple moyen toujours positif est d’adjoindre au vilebrequin un volant d’inertie. Son rôle est de « stocker » de l’énergie pendant la phase détente, pour la restituer pendant les trois autres temps.La seconde solution est de multiplier les cylindres, à condition que leur temps moteur respectifs soient répartis sur les deux tours moteurs que nécessitent les 4 temps.Cela aura pour effet de produire un couple instantané plus stable, et de permettre de réduire la masse du volant moteur.Le couple moteur C instantané dépend : - du couple résistant engendré par l’admission et l’échappement (travaux de pompage) ; - du couple engendré par la combustion de la charge ; - du couple engendré par les frottements internes ; - du couple résistant engendré par l’entraînement des organes (pompe à huile).Le « gras du couple » est le coup de pied au cul qu’on ressent à un régime x (nombre de tours) en fonction de la vitesse enclenchée. _________________ Du choc des esprits jaillit la lumière.
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| | | Gunthar
Messages : 2535 Date d'inscription : 28/01/2019 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Jeu 12 Sep 2019 - 11:13 | |
| Faut pas te vexer comme ça, c'est très intéressant et bien plus précis que mes métaphores de charpentier. Juste une précision, par rapport à un passage de Gaeter, plus haut : Sur les voitures, même diesel, depuis Euro 5 et sur les motos depuis Euro 4, il n'y a plus de coupure d'alimentation à la décélération, pied levé ou poignée au repos. Et sur les motos Euro 3, on arrive encore à une injection zéro, mais très progressivement. Le but est de ne pas laisser le catalyseur refroidir, sur une longue descente au frein moteur par exemple, ce qui nuirait ensuite à son efficacité. Sur les diesel, c'est en plus pour réduire les NOx (oxydes d'azote). En effet, ceux ci ne sont pas un résidu de carburant, mais une "dégradation" de l'azote présent dans l'air (en fait, son association à l'oxygène) sous l'effet de la chaleur et de la pression. Car même avec une injection 0, un diesel comprime fortement l'air au point de le faire chauffer. Et produit des NOx, même sans gazole. En ajoutant un peu de gazole (idem ralenti, soit 0,5 à 1 litre/heure pour faire simple) pour faire du CO2, on évite le NOx. C'est en partie de là que vient l'impression d'absence de frein moteur sur les voitures et motos modernes, ça plus l'accélérateur électronique qui coupe progressivement l'alimentation. Coupure progressive pour plein de raison, dont éviter une dépression brutale dans l'admission (et les cylindres) qui fait remonter l'huile moteur. Et pour conforter ce qu'écrit Gaeter sur l'usage intelligent du frein moteur pour pratiquer l'écoconduite, moins il y a de frein moteur, plus on peut économiser de carburant. Un moniteur d'éco-conduite avait une image assez parlante : "l'organe qui consomme le plus de carburant sur une voiture, ce n'est pas le moteur, ce sont les freins" (sauf sur autoroute, hein...) C'est d'ailleurs en recyclant en énergie électrique l'énergie cinétique de la décélération que les hybrides sont aussi sobres. Mais on peut approcher leurs records de conso sur route à virage et à relief en ne touchant jamais aux freins. Ce qui, vous vous en doutez, implique aussi de ne solliciter l'accélérateur qu'au "juste nécessaire" pour avancer. On le voit avec nos motos, sur itinéraire tourmenté où l'aérodynamique déplorable de nos machines intervient peu : on peut descendre à 3,3 l avec une T120 et sous les 3 l avec une T100 (ou 2,7 l avec une 700 GS... ) |
| | | Gunthar
Messages : 2535 Date d'inscription : 28/01/2019 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Jeu 12 Sep 2019 - 11:15 | |
| Et au fait, pour répondre à Stevens sur la T120 (et T100 aussi je crois), le gras du couple est à 3100 tr/mn. En pratique, entre 2 500 tr/mn et 3 500 tr/mn. Sur l'ancienne T100 et SE 865 cm3, il était, de mémoire, autour de 5 500-6000 tr/mn. |
| | | Gaeter
Messages : 2836 Date de naissance : 24/08/1947 Date d'inscription : 17/03/2019 Localisation : Kissamos - Chania - Crète
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Jeu 12 Sep 2019 - 11:24 | |
| - Gunthar a écrit:
- Faut pas te vexer comme ça
Mais que me dis-tu, Gunthar ? Je ne suis pas du tout vexé ! Où vas-tu chercher cela ? Que du contraire ! Je trouve tes exemples bien plus parlantes pour expliquer ce qu'est le couple que mes explications sulfureuses ou souffreteuses. D'ailleurs, je viens de terminer un texte que je vais poster sur "Revêtement glissant" qui te démontrera ce que je pense de tes explications. Et ça n'a pas été écrit a posteriori, non, c'est d'origine dans mon texte. _________________ Du choc des esprits jaillit la lumière.
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| | | Gunthar
Messages : 2535 Date d'inscription : 28/01/2019 Localisation : Paname
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Jeu 12 Sep 2019 - 11:59 | |
| Je t'ai répondu. Pour en revenir au couple, un extrait d'une newletter pro (auto actu, auteur Jean-Philippe Théry, pas maladroit du clavier...). Ceci pour relativiser les "gros (et gras) couples de nos motos. L'électricité renverra tout ça dans la poubelle de l'histoire du moteur thermique. Je ne dis pas que j'attends ça avec impatience, hein... Ca parle d'une voiture électrique... Il ne faut en effet que 2,8 secondes à la version "Turbo S" de la Taycan -c’est son nom- pour passer de l’immobilité à 100 Km/h, et à peine 7 secondes de plus pour atteindre les 200 Km/h (sur autoroute allemande, bien sûr). Avec un moteur asynchrone sur chacun de ses essieux, le bolide stuttgartois dispose comme son ancêtre de quatre roues motrices, lesquelles doivent canaliser avec une boîte de vitesses à deux rapports un total de 560 KW/h, correspondant exactement à 761 chevaux vapeurs. Mais plus que la puissance, c’est surtout le couple monstrueux de 1.050 Nm qui a permis aux journalistes conviés à l’évènement de lancement de ressentir les accélérations de la Taycan, vissés au fond d’un siège passager à l’occasion des tours de circuits offerts en récompense par le constructeur, pour avoir assisté sagement à la présentation PowerPoint du Chef de Produit. Le couple constitue en effet l’atout définitif du moteur électrique, et la raison principale pour laquelle celui-ci est aussi "générateur" de plaisir. Si vous lisez Autoactu.com, le concept vous est évidemment familier. Une façon rapide d’en comprendre les effets consiste à attaquer une vis récalcitrante au moyen d’un tournevis électrique. Votre poignet tordu, c’est le couple. A la différence du moteur traditionnel à essence qui a besoin d’atteindre une certaine vitesse de rotation pour délivrer toute sa force, l’électrique produit de façon immédiate tout le couple dont il est capable, dès qu’il reçoit sa dose d’électrons frais. Non seulement la mécanique de la Taycan, affiche un couple supérieur de 45% au V12 d’une Lamborghini Aventador (d’une puissance pourtant comparable), mais en plus, elle le fournit à la première caresse de l’accélérateur là où le moteur italien devra monter à 6.750 tr/mn. Bien sûr, sans combustion alimentant le va et vient frénétique de 6 ou 8 pistons, ni de gaz circulant à haute vitesse dans des conduits d’échappement, la bande son de la petite nouvelle n’est pas aussi réjouissante que celle d’une Panamera, pour citer le modèle le plus proche de la gamme du constructeur. |
| | | Benoît
Messages : 725 Date de naissance : 12/01/1960 Date d'inscription : 11/06/2019 Localisation : Alsace
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Lun 23 Déc 2019 - 17:44 | |
| Au sujet du couple moteur, j'ai retrouvé une vidéo de la Norton commando 850 de 1974. https://youtu.be/BbGdmpXCen8L'essayeur y explique bien le ressenti du couple et l'agrément que cela procure sur les petites routes pleines de virages. J'ai roulé 10 ans en commando 850 et je trouve que cette vidéo retraduit exactement mes impressions de conduite avec cette moto. Et, avec la T120, je retrouve ce type de moteur qui procure également cet agrément et ce plaisir de conduite au couple, en un peu plus énergique encore car c'est un 1200 et calé à 270 degrés. |
| | | Captain Yvig Admin
Messages : 3761 Date de naissance : 12/04/1957 Date d'inscription : 28/09/2018 Localisation : Saintonge-Maritime
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Lun 23 Déc 2019 - 18:43 | |
| Un mythe ! Il y en a toujours à vendre chez Legend' Motorcycles à Tours, entre 10 et 20 000 €. En revanche, ne cherchez pas la Norton Street Scrambler dont parle l'essayeur, ça n'existe pas. _________________ Entre amis, il est si beau que le silence soit d'or, mais le rire bon et frais l'est beaucoup plus encore. FredN
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| | | Stareast
Messages : 220 Date de naissance : 08/10/1946 Date d'inscription : 18/04/2019 Localisation : 06 BIOT
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Mar 24 Déc 2019 - 17:17 | |
| Étonnant que tu n'ai jamais entendu de la Street Scrambler: garde boue avant haut, échappements relevés de chaque coté. A priori destinée au marché US elle a du sortir en '70-'71 |
| | | Captain Yvig Admin
Messages : 3761 Date de naissance : 12/04/1957 Date d'inscription : 28/09/2018 Localisation : Saintonge-Maritime
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Mar 24 Déc 2019 - 18:23 | |
| Au temps pour moi ! En effet, 5500 exemplaires assemblés, sur 8 mois d'existence. Du coup je regrette moins l'appellation sur la mienne... _________________ Entre amis, il est si beau que le silence soit d'or, mais le rire bon et frais l'est beaucoup plus encore. FredN
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| | | Captain Yvig Admin
Messages : 3761 Date de naissance : 12/04/1957 Date d'inscription : 28/09/2018 Localisation : Saintonge-Maritime
| Sujet: Re: Couples, forces et puissance Mar 24 Déc 2019 - 18:28 | |
| Pourvu que, selon la même démarche, Triumph ne nous sorte pas une Hi-rider ! _________________ Entre amis, il est si beau que le silence soit d'or, mais le rire bon et frais l'est beaucoup plus encore. FredN
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