Je suis quasi requinqué. Demain, je pars à moto. D’ici-là, que faire si ce n’est penser moto.
EVAP ? Mais c’est quoi ce truc ? Evaporative Emission System : « système de recyclage des vapeurs de carburant » ou « système de récupération et de purge des vapeurs de carburant ».
OBD II ? On Board Diagnostic second generation : « système de diagnostic embarqué de deuxième génération ».
Un bus CAN ? Un bus dans une moto ? Un bus canadien ? Non, c’est une grosse prise informatisée. CAN : Controller Area Network ou contrôleur, qui fonctionne avec des nœuds et des bits à des vitesses x et y, synchronisé et en phase bla-bla, bla-bla. Bref, le bus Can n’est donc qu’une grosse fiche multiple électronique. S’il fallait connecter tous les capteurs et autres brols individuellement à l’ECM, il faudrait un vrai autobus ou omnibus pour contenir tous les câbles. Le bus Can permet de les relier tous à une seule fiche, laquelle, reliée à l’ECM, lui envoie les messages qu’elle veut bien. Ce qui se passe entre eux ne nous regarde pas. Vous vous en fichez ? Je m’en fiche que vous vous en fichez. Moi, j’aime comprendre. C’est en voulant comprendre à quoi sert et comment fonctionne l’EVAP que je suis tombé sur le bus précité. Je vais le laisser là où il est, je préfère le tram.Revenons à l’évaporation essencielle. Les sources de pollution sont, d’une part, les gaz d’échappement et d’autre part, les vapeurs d’essence. Les gaz d’échappement, on s’en occupera plus tard. Pour minimiser au maximum le second, il fallait trouver un système de récupération des vapeurs du réservoir (et de la cuve des carburateurs). C’est ce que fait l’ECM, lequel reçoit en continu des informations de tous les capteurs et il surveille ainsi en continu l’étanchéité, le rendement et le bon fonctionnement de tous les composants. C’est pourquoi il faut connaître les composants des systèmes de recyclage des vapeurs de carburant, le fonctionnement des commandes de purge et les contrôles d’étanchéité des canalisations de récupération et de purge des vapeurs de carburant. Ce circuit est composé de :- Le réservoir d’essence, dont le bouchon laisse entrer l’air, mais empêche qu’il sorte. Corollaire : ne jamais remplir son réservoir jusqu’à ras-bord. Il lui faut de l’air. (Idem en voiture !)
- À l’arrêt, les vapeurs d’essence s’échappent du réservoir par une canalisation munie d’une valve anti-retour. Celle-ci empêche qu’en cas de chute, de l’essence soit refoulée, raison pour laquelle elle est appelée roll-over valve. Les vapeurs sont collectées dans un bidon muni de charbon de bois qui absorbent les vapeurs comme le ferait une éponge. Il se trouve sous le filtre à air.
- Lorsqu’on démarre le moteur, la valve de purge (derrière le cache latéral gauche) s’ouvre et laisse échapper les vapeurs de ce bidon. Elles sont aspirées dans le corps du système d’injection, envoyées avec le mélange air/essence dans les chambres de combustion et brûlées.
- Les conduites sont :
o Celle qui relie le réservoir d’essence à une valve anti-retour ;
o Celle qui va de cette dernière au bidon (charcoal cannister) ;
o Celle qui va du bidon à la valve de purge ;
o Celle qui relie la valve de purge au corps des injecteurs par une dérivation en T.
Tout ce circuit est contrôlé par l’ECM via des capteurs : niveau d’essence, ouverture/fermeture de la valve de purge, capteur de chute (TO : Tip-Over sensor). Par feedback, mêmes les sondes lambda, le capteur de température d’entrée d’air, et le capteur de pression atmosphérique et de pression dans le corps des injecteurs interviennent, puisque tout est relié pour injecter un juste pourcentage air/essence/vapeurs en fonction de la position de la poignée des gaz. (C’est là où tous les nœuds et bits interviennent pêle-mêle.)
Le schéma que voici illustre le circuit.
Personne ne fait attention aux conduites. Et pourtant ! Au cours d’essais antipollution, on a constaté que les systèmes de recyclage des vapeurs de carburant, ayant une fuite de 0,5 mm de diamètre, pouvaient produire en moyenne près de 1,35 g d’hydrocarbures au 1,6 km, soit plus de 30 fois les normes antipollution admissibles.
L’ECM est programmé pour surveiller de nombreux circuits différents, au niveau de l’injection, de l’allumage, de l’échappement et du moteur. S’il détecte un problème, il mémorise un code d’anomalie. Pour le système EVAP ce sont les codes P0443 et P0459 (valve de purge) et P0460 (capteur niveau de carburant).
Un problème au niveau du système de recyclage des vapeurs de carburant peut produire un démarrage difficile, des hésitations, des à-coups, un manque de puissance, du cliquetis (pinking) ou de la détonation, un fonctionnement irrégulier du ralenti et une consommation excessive de carburant. Il est lié comme un enfant siamois à tout le système de carburation et d’échappement. Toucher à l’un, c’est amputer l’autre. Tenez-le à l’œil au même titre que le niveau d’huile ou de liquide de refroidissement, que le liquide de frein ou la pression des pneus, que … que … que.
Mazos les motards !