Canicule et moto

J'ouvre ce post parce que je pars jeudi en pleine canicule pour 350 bornes avec le fiston derrière moi. 

On va en Ardèche avec pause de deux jours non loin de Vichy, en plein dans la zone où les 40°C pourraient être franchis. 

Je flippe un peu car mon dernier long trajet par très forte chaleur remonte à l'été 2003. J'étais sur une BM R1150RT, avec le gros carénage. J'en ai un souvenir atroce, à m'arrêter dans tous les patelins pour tremper mon jean et mon chech, avec le feu aux pieds et le crâne qui bout. 

C'est d'ailleurs à la suite de cet été là que je me suis fait fabriquer un cuir spécial chez AB Cuir, avec des grandes aérations sur les avant bras, la poitrine avec sorties dans le dos et doublure coton. 
J'ai fait un petit essai cet aprème, un tour de périphérique avec une course à faire porte de Vincennes. En testant différents équipements.

Mon vieux cuir reste bien meilleur qu'un blouson textile spécial été (STT) récemment trouvé sur le bon coin et pourtant trois fois plus léger. Le cuir a plus d'aérations et mieux foutues, ça fait toute la différence : l'air circule vraiment, dès 40 km/h.

En bas,  impossible de supporter mon vieux (12 ans) pantalon Summer de BMW : A 25°C, ça va, mais avec 33°C, la doublure synthétique colle de partout. Il faudrait mettre un caleçon long en coton, mais je le sens pas. 
C'est con, les jambes de ce pantalon se détachent pour en faire un short et les protections sont au top. Tant pis, ça sera un jean en grosse toile 100% coton avec des genouillères par dessus si je les supporte. 

Pour les gants, j'ai une paire de Segura super aérés, impecs. 
Et mes baskets Course à 40 € se confirment géniales : l'air passe par la languette et j'ai les arpions archi ventilés. Faut juste pas s'arrêter car c'est du cuir PU (de la croute de cuir recouverte de polyuréthane) pas franchement respirant...

Sinon, en retirant le haut de ma bulle Givi airflow (qui voyagera sanglé sur le top case), j'ai le casque bien aéré et le schuberth C3 fera bien l'affaire, ses aérations ne sont pas décoratives et en retirant le bourrelet de nuque, ça devrait aller encore mieux.

Quant au gamin, lui s'en fout, il supporte incroyablement bien la chaleur. Il met même un gilet pour aller à l'école... Vu sa taille à 12 ans (autour d'1,70 m) il mettra l'équipement de sa mère, blouson cuir à trous trous (un vrai séchoir) et ses grosses godasses de randonnée. Impossible de lui faire porter un jean moto, il ne supporte pas les coques au genoux, ni les doublures toujours trop rêches.

Sinon, si vous avez des conseils en dehors de bien s'hydrater, je suis preneur...

J'avoue que j'ai marché pendant un bon moment... Tu as un réel talent d'écrivain qui embarque le lecteur là où tu le veux. Et malicieusement tu jalonnes ça de détails qui réveillent l'esprit engourdi par la narration (Vichy !)
J'ai eu pour ma part, du temps de mes vingt ans, le privilège d'effectuer d'ingrates activités dans un des coins les plus chauds de la planète, et depuis je ne sais plus ce que "il fait chaud" signifie.

Tu as raison, c'est ridicule de craindre la chaleur à moto. 
C'est pourtant mon cas. 
Le froid, je gère sans problème, avec un gilet chauffant au pire. 
Mais la fournaise, pffffff.....
Et sinon, je fais bien une pause dans la campagne, près de Vichy. J'avais choisi cette étape en me disant qu'on n'y aurait pas trop chaud. Raté...

PS : je ne vois pas où tu trouves un talent d'écrivain.

Ça commence à me plaire la canicule dès 33*!
Il se passe enfin quelque chose dont on va pouvoir encore et à nouveau se plaindre !
Bizarrement, ce ne sont pas les plus exposés qui s'en plaignent, ceux qui travaillent dehors.
J'ai habité 3 ans à Athènes, ville chaude et polluée si il en est. Bon...il fait chaud, c'est l'été, so what ? On s'adapte, chacun s'adapte comme il l'entend, pas forcément avec 1,5L. De flotte par jour. On ralentit, on respire,on est moins speed, on se recentre. En fait ces rappels à l'ordre sont une  aubaine et une nécessité par les temps qui courent. L'hiver, il fait froid. En "ressenti", comme ils disent, il fait -30 à Besançon !
Rien contre ce que tu dis Gunthar, bien évidemment que sous le casque, c'est facilement intenable ! Je prends juste la balle au bond. Mais cette peur qu'on agite à nouveau fait que l'on a chaud avant qu'il fasse chaud !
Les éléments sont redoutables pour l'être humain. Et nous sommes de moins en moins résistants.... 
 Nom de dieu, c'est quoi cette peur centrale de pays riches, qui se généralise, se répand et envenime la moindre contrariété ?

je ne crains pas la chaleur mais j'suis comme Gunthar j'aime mieux mon cuir aéré que mon Alp....en nylon super aéré..!!!, pour le pantalon un jeans kevlar.

Un truc que je trouve utile, ce sont les lingettes bébé. Je sais avec l'âge on régresse (..)
lors d'un viron l'été dernier avec ma chérie, à la pause soif, je la vois sortir le sachet en question (qui nous sert en temps normal pour le canapé cuir, je recommande!) et se passer une lingette sur le visage.
Avec les casques ouverts et la chaleur, un peu d'humidité décrassante ça fait du bien.
je dis pas que j'en emmène tous les jours, mais je dois dire que ce n'est pas désagréable.

Pas con le coup des lingettes...

@ Jim : on est d'accord, 33° , c'est pas la canicule, d'autant qu'on respire bien la nuit. 

Ce que je crains un peu, c'est les 40 annoncés...
Là, c'est pas pareil, à 40°C, le vent de la course ne rafraîchit plus, il te cuit.
Pour rappel, la température du corps humain est de 36,6°C. Enfin, en ce qui me concerne.

Chacun fait selon ses besoins ou ses nécessités, en ce qui me concerne la moto est en mode éténage (le contraire de l'hivernage, c'est nouveau ça vient de sortir) de mi juin à mi septembre pas de moto.
Bon pour aider mon copain  Gunthar le parigo, par forte chaleur j'emporte une "bombe" d'eau minérale qui vaporise de l'eau  (toujours fraiche et en fines gouttelettes) Un p'tit coup dans le casque et sous le blouson à la pause, ça fait vraiment du bien

Oui, la bombe d'eau minérale, c'est pas mal, mais ça me fera 100 km et bonjour les déchets et les rejets. Là, il me faudrait plutôt le pulvérisateur à plante verte....

Je crois que Gunthar a choisi son jour !

Cette fois-ci on est en plein dedans. j'ai fait 30 bornes cet aprèm. En roulant ça passe encore, mais c'est franchement intenable à l' arrêt, entre l'etouffoir du casque et l'ébouillantage par le moteur.

Comme Jim, un petit tour de +/-30 bornes à 43° faut rouler mais pas faire du sur place....

J'ai eu une pointe de deux heures à 42°C en Auvergne la semaine dernière, et entre 37 et 40 le reste du temps. L'horreur, même sur une moto qui chauffe très peu (BM 700 GS)

La seule solution, une pause toutes les 40 ou 45 mn, arroser le T-shirt largement dans les zones d'aération du blouson. Et porter un petit foulard bien mouillé lui aussi. Et se mouiller les cheveux à condition d'avoir un casque bien ventilé qui les sèche en refroidissant le crâne. 

Avec ça, et en partant à la fraiche, on a tenu 700 bornes de départementales roulantes sur deux jours. 

Le gamin, imperturbable, genre animal à sang froid, moi, j'étais cuit à l'arrivée. 

Mais une fois en ardèche, le cuir avec aérations, ce n'était plus possible. OK sur le trajet aller car on roulait rarement à moins de 60-70 km/h. Mais ici sur nos balades , c'est maxi 60-70, sans parler des bouchons d'Aubenas, des camping car à l'agonie dans les épingles, des patelins à traverser. 

Bref, j'ai acheté un blouson Bering avec des panneaux en mesh sur tout l'intérieur des bras, la poitrine et le dos. L'impression de rouler en T-shirt au début. Ca va génialement bien jusqu'à 33-34°C (ma mob donne la température extérieure) mais au delà, faut quand même arroser un peu le bonhomme.
N'empêche que la grosse chaleur devient bien plus supportable et que je redoute moins la poursuite de mon périple vers le Tarn puis Toulouse avec 36-38° annoncés. 

Revers de la médaille hier soir en rentrant du Nord Ardèche. Là haut sur le plateau, la température était tombée à 20 °C et je n'avais pas pris de pull ni de combi pluie. Je me suis caillé comme jamais en hiver. 
Mais ça, je le savais et c'est pour cela que j'ai résisté des années à l'achat de ce bidule.

Si quelqu'un n'en veut un, plein de modèles entre 100 et 120 euros, évitez le noir, et préférez le IXON qui a deux poches intérieures et est mieux fichu.

Gunthar a écrit:

Bref, j'ai acheté un blouson Bering avec des panneaux en mesh sur tout l'intérieur des bras, la poitrine et le dos. L'impression de rouler en T-shirt au début. 

Revers de la médaille hier soir en rentrant du Nord Ardèche. Là haut sur le plateau, la température était tombée à 20 °C et je n'avais pas pris de pull ni de combi pluie. Je me suis caillé comme jamais en hiver. 
Mais ça, je le savais et c'est pour cela que j'ai résisté des années à l'achat de ce bidule.

Dans ce cas de roulage à petite vitesse , je remonte les manches jusqu'au dessus du coude , ça apporte un plus certain , même si ça n'est pas très sérieux en terme de sécurité 
Pour le revers de la médaille , j'ai toujours dans mes sacoches un petit pull léger que je mets dessous , et si je l'ai oublié , le minimum c'est un coupe-vent très fin qui ne prend pas de place , mais hyper efficace pour boucher totalement les trous du blouson , et le top , de couleur jaune fluo !

J'en ai un blouson comme celui que tu décris, beige clair, je ne me souviens plus de la marque, mais il y a une panthère dans le dos. 2 poches intérieure et 2 exterieure qui ferment. J'ai ça depuis des années. Par contre c'est sûr qu'à 20 °, il ne faut pas avoir un tee-shirt mouillé sur la peau. Mais moi le soir à la fraîche, je ne fais pas de moto, je suis à l'apéro.

Et comment tu vas à l'apéro si l'apéro ne vient pas à toi ? 
A moto !

S'il y a une panthère dans le dos, c'est un Furygan. 
Note que c'est une panthère abattue en plein bond, sans doute celle dessinée par Hergé dans je ne sais pus quel album de Tintin. 
Perso, je ne trouve pas l'image rassurante, ça fait un peu "je vais tomber". 
De ce point de vue, l'ours polaire de Bering me semble plus rassurant...

Petit bilan après plus de 3000 bornes par forte (et très forte) chaleur.
1/ le blouson aéré en mesh n'est efficace que si on mouille le maillot. Au delà de 36, aucune sensation de fraicheur si l'on est sec en dessous. Il faut donc mouiller le maillot comme l'a fait Clyde récemment. Deux façon de le faire : 
- En transpirant un max. Option peu efficace et désagréable, qui implique en plus de boire des litres.
- En s'inondant les fringues du dessous. Mais pas n'importe comment. Eviter de mouiller la poitrine et le cou : ça peut faire des trucs bizarre aux bronches. Ou un torticolis.
Le mieux est de se tremper les manches jusqu'aux aisselles, voire au delà. Ce qui suppose des manches longues. Et là, évidemment, plus le coton est épais, plus longtemps l'effet est durable. Forcément, hein, mes gros slips sèchent moins vite sur le fil que les petites culottes de madame. 
Ce que je conseille, c'est le gros sweat shirt coton, et comme ça sèche en 20 à 30 mn, pour ne pas perdre trop de temps à l'arrêt, avoir la bouteille dans les sac de réservoir et sans même descendre de moto, se verser une grosse rasade direct dans la manche du blouson en levant le bras, et si possible entre la peau et le sweat shirt qui porte ainsi bien son nom. Quand ça coule le long des cotes, on peut passer à l'autre coté.

Idem dans la poche du jean, faut que ça descende jusqu'aux chaussettes en insistant sur le pli du genou.

Et si le casque a une bonne ventilation, vraiment efficace comme sur les Schuberth, retirer le casque et se mouiller un peu les cheveux ne fait pas de mal. Même si le besoin de fraicheur sur le crâne est peu ressenti quand on a les bras au frais.

Ca vous fait peut-être marrer mes petits trucs, mais je garantis qu'ainsi équipé et mouillé, faire de la moto reste un plaisir. même sous un cagnard de brute. 
D'ailleurs, quand on repart après s'être trempé, on a vraiment l'impression que la température extérieure est tombée de 10 ou 15°C. 
L'autre avantage, c'est qu'en remplaçant la transpiration naturelle par ce mouillage, on... transpire peu : on ne pue pas après une journée de moto, le blouson et le casque ne schlinguent pas et on se déshydrate bien moins. On évite aussi les petits boutons et autres démangeaisons consécutifs à une forte transpiration.

Gunthar a écrit:

Et si le casque a une bonne ventilation, vraiment efficace comme sur les Schuberth, retirer le casque et se mouiller un peu les cheveux ne fait pas de mal. Même si le besoin de fraicheur sur le crâne est peu ressenti quand on a les bras au frais.

Oui mais moi j'ai le crâne comme une boule de billard (genre Yul Brynner) et en plus je transpire beaucoup de cette région là (je cogite de trop), alors pour me mouiller les cheveux, c'est pas gagné. Je remplace les cheveux par un bandana mouillé. Le bandana c'est bien pour éviter de pourrir l'intérieur du cax et c'est plus facile à laver.

Voilà qui me rappelle une anecdote désopilante : nous étions jeunes et seul l'un de nous (surnommé Popeye) était large d'épaules ; toutefois cette injustice était-elle compensée par son étroitesse d'esprit. C'était vers la fin des années 70, il faisait très chaud et nous souffrions tous sous nos casques. Lors d'un arrêt bibine, Popeye ôte son Cromwell et laisse apparaître sur son crâne une bouillie brunâtre, entre l'épinard de la cantine et la bouse fraîche, mais l'odeur penchait vraiment du côté de la bouse. Ce brave garçon ayant lu que les coureurs du Tour de France posaient une feuille de salade sous leur casquette, il avait pensé pouvoir faire de même. Détail cocasse, sa maman n'ayant pas de laitue il avait employé une feuille de chou frisé.