Mon hobby ? Mécanicien-moto.

Jeune gamin et adolescent, je n’étais pas un manchot, mais mon habilité se limitait à la menuiserie et à des réparations de base en électricité. Bien plus tard, lorsque j’ai eu ma première Guzzi California 850T3, j’ai voulu incorporer deux feux rouges dans les bacs en plastique et monter un feu antibrouillard. Je dis « bacs », pas « valises », ni « sacoches », car c’étaient de vrais bacs, avec un couvercle qui pivotait vers l’extérieur. Le problème, c’est que je n’avais aucun outillage pour faire de la mécanique, ni pour l’électricité. Je me suis rendu au Brico-Centre et y ai acheté un jeu de clés plates, quelques tournevis, une boîte avec un cliquet ½ et ¼ et les douilles correspondantes. Je n’étais pas mécontent de mon achat, mais pas enthousiaste non plus, parce que je considérais que l’outillage vendu dans les grandes surfaces était de piètre qualité. J’avais tort. Les cliquets ont tenu plus de 10 ans, remplacés par du Facom ; les douilles, je les ai encore ; les clés plates aussi, quoi que je les aie dédoublées avec du Facom et du Stahlwille : avec une seule clé plate de 13, on ne va nulle part.

Il a fallu trouver deux beaux petits feux rouges rectangulaires ; le feu antibrouillard était standard.

Ayant emprunté une chignole à manivelle, quelques mèches et une lime à mon grand-père, pour faire les trous, je me suis mis au travail d’une main tremblante. Mesurer, forer, visser, mettre les passe-fils, tirer les fils, vite courir acheter un relais oublié, … Cela m’a pris tout un après-midi, mais tout fonctionnait et c’était beau. J’étais très fier de moi.

Regardez la vieille photo. La moto de gauche est la mienne ; celle de droite, la même, louée par mon frère pour aller ensemble au Bol d’Or avec nos mousmées. Elle était plus ancienne que la mienne. Observez les bacs en ferraille dont le couvercle devait être enlevé pour accéder à l'intérieur. Ce type de bacs était bien facile, car on pouvait facilement y attacher des sacs polochons sur les couvercles, contenant tente, sacs de couchage, etc. La photo a été prise dans le village, proche du Bol d'Or, où nous avions été manger au calme, assis à une table, loin du bruit et de la crasse...
Le V noir sur le parebrise ? Un jour, mon frère m'a emprunté ma moto et il l'a laissée tomber en prenant de l'essence. Le parebrise étant fêlé, il lui avait collé du scotch à gauche et pour faire la symétrie, la même longueur à droite. C'est resté comme ça, avec le V de victoire et je l'ai vendue comme ça.
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Dans les semaines qui ont suivi, j’ai monté un cruise-control, deux petits feux boulets, une bavette, un petit feu à tête d’aigle sur le garde-boue avant, deux feux longue portée et deux antibrouillards Hella. C’était strictement interdit en Belgique, non pas de les avoir, mais de les employer. N’étaient autorisés qu’un seul feux longue portée et un seul antibrouillard. Une connerie à la belge. Puis sont venus s’implanter sur la barre transversale du guidon les quatre instruments VDO que vous voyez : une montre, un voltmètre, une jauge de température d’huile et un manomètre de pression d’huile. Ces deux derniers sont très faciles à monter sur une Guzzi. Avec son gros bloc moteur et ses deux cylindres écartés, l’accès est partout très facile.

Aidé par la RMT ad hoc, je me suis lancé dans les entretiens courants. Jamais un concessionnaire moto n’a touché à mes motos, sauf une fois, sur la 850T3, quand j’ai bousillé le pas de vis de la vis de vidange pour l’avoir serrée exagérément. J’étais catastrophé. Amenée chez celui à qui je l’avais achetée, il m’a mis un Helicoil, que je ne connaissais pas. Par la suite, j’en ai mis des Helicoil sur les motos des amis et connaissances. C’est magique ce truc.

C’est ainsi que je suis devenu mécanicien-moto amateur. Un amateur qui chipote sur sa moto n’est jamais pressé par le temps ; l’appréhension de faire une erreur le rend plus méticuleux, plus soigneux, plus attentif. C’est SA moto, pas celle d’un quidam. Il apprend pas à pas. Le travail accompli donne un grand sentiment de satisfaction, d’enrichissement, de fierté aussi. C’est vraiment un bel hobby.

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Du choc des esprits jaillit la lumière.

Trajectoire inverse; j'ai été en des temps lointains autant qu'immémoriaux mécanicien moto, et maintenant, je fais souvent sous-traiter à cause de mes reins devenus capricieux...

Elle date de quelle année, cette photo ? C'était au Mans ?

Sinon, tu connais la définition de la perfection selon Saint-Exupéry ; qu'en penses-tu ? What a Face

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Entre amis, il est si beau que le silence soit d'or, mais le rire bon et frais l'est beaucoup plus encore. FredN

1978 ou 1979, je ne me souviens pas au juste et c’était à Le Castellet sur le circuit Paul Ricard.
Non je ne connais pas la définition de la perfection selon Saint-Exupéry. J’ai toujours visé la perfection, sans jamais l’avoir atteint, car inaccessible.

@Batbatheni : « Trajectoire inverse ; … je fais souvent sous-traiter à cause de mes reins devenus capricieux. »
Minute papillon ! Je n’ai été, je ne suis qu’un amateur. Quand j’étais en Belgique, j’avais tout à portée de main, table élévatrice & co. et maintenant que je ne suis plus qu’un vieux débris, je travaille à quatre pattes et à plat ventre. C’est un comble ! C’est le monde à l’envers.

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Un indice : la perfection selon Saint-Ex, c'est la ligne de conduite de notre ami suisse.

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Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir...

C'est du chinois ! Je ne comprends rien ; je ne sais pas de quoi on parle.

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Messages : 2535 Date d'inscription : 28/01/2019 Localisation : Paname

"La perfection est atteinte non pas quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retirer"
Antoine de Saint-Exupéry, de mémoire

Eureka ! J'ai pigé ! Il aurait fallu faire boileau, ajouter quelquefois et souvent enlever. Dans mon cas, enlever tout en ne garder que le cadre.

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Et l'ami suisse, c'est G/Seur qui a une nette tendance à faire l'inverse de toi pour épurer sa monture.

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Vers 11-12 ans la sœur de ma grand-mère nous a fait don de sa M bleue qui dormait à la cave depuis près de 20 ans.
Mon petit frère, le petit-cousin et moi-même sommes descendus au village la chercher. Je dis descendus car le village était environ 500-600m (en altitude hein) plus bas.
Les pneus étaient secs et craquelés et bien sûr elle n’a pas démarré.
Ça nous a occupé au moins 2 semaines pour la mettre en route. On ne savait pas quoi faire du décompresseur, on a pas du trouver le starter. Après changement de l’essence, de la bougie, des heures de pédalage, elle a fini par démarrer.
On avait un circuit qui tournait autour du bois voisin et on se « chronométrait » sur un tour.
Malgré le poids et l’absence de suspensions arrières on a vite trouvé que ça n’allait pas assez vite et nous avons commencé à la « préparer ». Suppression de tout le superflu. Garde-boue, éclairage, tout. Confection de plaques à n* avec des couvercles de seaux de crème. Suppression des chicanes du pot. Elle nous a fait les vacances (j’y passait toutes les vacances scolaires) pendant 2 ans.
Pas de photo, dommage.

4 ans plus tard je passai à la moto. Fin, victime de la loi scélérate, ça a été une Peugeot TXE 80.
Rodée dans les chemins avant d’avoir eu le permis. Elle est restée stock quelques moi, jusqu’à ce que je décide de monter (de Lorraine, on monte à Paris) chez le cousin à Mantes-la-Jolie par les petites routes.
Nous avions prévu de monter en 2 jours et de dormir à la belle étoile. Mais comme il a plu et que nous n’avons pas trouvé d’abri nous avons décidé de continuer à rouler. En pleine nuit je me suis retrouvé sans éclairage et je roulait avec une lampe de poche autour du cou.
J’ai appris au retour que c’était du à une cosse sous le contacteur qui s’était débranchée à cause des vibrations. Il n’en fallait pas plus pour que je me lance dans un circuit électrique simplifié/enduro.
Accompagné de GB enduro et d’un anti-brouillard de récupération sous le phare, c’était Baja réplica. Bon fallait mettre des ampoules en 12v pour pas que ça claque mais bon..
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Après y’a eu la XT250.
D’abord en « trip Dakar » avec porte bagage renforcé et tout.
Mais ça n’a pas duré.
Ensuite mode dirt-track. Suppression des soufflets de fourche, du garde-boue avant, des clignos...
Pui j’ai rencontré un biker, un vrai, toute l’année sur son chop XS. Veste en jeans sans manches l’été, un t-shirt blanc et la veste en jeans sans manches l’hiver. « On coupe on soude » qu’on l’appelait. J’ai décidé de choppériser l’XT. Un beau réservoir de Terrot, un phare type Bates, reposes-pieds avancés faits par mon pépé. Le pot c’est un collecteur de XS650. Le silencieux un tuyau d’aspirateur bourré de lamelles de tôle de boîte de conserve enroulées en spirale. Le tout maintenu à l’intérieur par une goupille en travers.
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Là il y a encore le cantilever.
Mes talents de metteur au point me feront le changer pour un tube carré court, de manière à avoir le go arrière à ras de la roue.

Bon j’arrête la, vous allez avoir mal au ventre de rire, la suite prochainement.

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"Il n'y a pas d'étrangers, seulement des amis qu'on a pas encore rencontrés"

Gunthar a écrit:: "La perfection est atteinte non pas quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retirer"
Antoine de Saint-Exupéry, de mémoire

trés japonais, j'adore ...

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C'est au moment où tu vois un moustique se poser sur tes testicules que tu te rends compte qu'il y a moyen de régler certains problèmes autrement que par la violence

Il semble que la perfection soit atteinte, non quand il n'y a plus rien à ajouter mais quand il n'y a plus rien à retrancher .

Terre des hommes , chapitre III

Réflexion sur la machine (l'avion) au service de l'Homme.

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Entre amis, il est si beau que le silence soit d'or, mais le rire bon et frais l'est beaucoup plus encore. FredN

Messages : 2535 Date d'inscription : 28/01/2019 Localisation : Paname

J'adore St Exupéry, mais je suis plutôt du genre à ajouter des trucs à mon avion...

Une Bonneville nue m'est aussi utile qu'une valise sans poignée.

Lapincompris a écrit:

Gunthar a écrit:: "La perfection est atteinte non pas quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retirer"
Antoine de Saint-Exupéry, de mémoire

trés japonais, j'adore ...

C’est ma devise.

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