Retour en enfance.

Je suis un peu moins fatigué, ce qui n’empêche que je ne fais rien de rien et que je m’em-mer-de à cent sous l’heure. Enfin, je devrais dire « m’emmerdais », au passé, car depuis une bonne semaine, je suis tout feu tout flamme, plongé dans un nouveau projet. Lequel ? Je vous le divulgue.
 
J’ai un peu touché à tout dans ma vie. J’ai chassé le Yeti dans l’Himalaya, sans le trouver ; sauté en parachute du haut de l’Empire State Building ; plongé dans le récif corallien d’Australie et j’en passe. Mais il y a trois passions qui ne m’ont jamais quittées : les chiens, la moto et le modélisme ferroviaire. Je suis né avec un chien et j’en ai encore toujours ; la moto, je l’ai débutée à l’âge de 18 ans et j’en fais encore. Le modélisme ferroviaire HO (1/87) date de la Saint-Nicolas de 1957 ; j’avais dix ans. Il m’avait apporté une belle boîte avec une loco à vapeur, trois wagons et des rails de quoi faire un circuit en forme d’ovale. Gâté !
 
Au fil du temps, le matériel roulant s’est multiplié, l’ovale s’est métamorphosé, s’est complexifiée jusqu’à devenir immense. Nous étions trois à y travailler, mon épouse et mon oncle maternel, vrais génies du décor et moi, le technicien, responsable du degré de devers à appliquer dans les courbes en fonction de leurs rayons.
 
Lorsque Märklin a sorti son échelle I (1/32) en 1978, j’ai vendu tout mon HO et débuté une nouvelle ère, celle du train à grande échelle. À partir de ce moment, plus la peine de monter des bâtiments en plastique achetés chez Faller, Vollmer ou autre. Tout était fait maison, en bois, découpé à l’aide d’une scie à ruban ou d’une scie sauteuse et peint à la main. C’était magnifique ! Vu le prix du matériel, Märklin ne présentait que 3 ou 4 nouveautés par an, ce qui nous a permis d’avoir la collection complète, depuis 1978 jusqu’en 2000, date de notre départ en Crète, date à laquelle nous avons tout vendu lors d’une vente aux enchères spécialisée dans la vente de matériel de modélisme ferroviaire. Un paquet de fric, mais aussi un crève-cœur.
 
Vous l’avez compris, je vais me remettre au modélisme. Après réflexion, je vais me cantonner à l’époque III en HO, avec 2 locos, une diesel pour le triage et une à vapeur pour un petit train de voyageur de banlieue. L’épicentre sera la gare de triage, car c’est elle qui permet de jouer le plus. Voir tourner un train n’a rien d’amusant.
 
En modélisme ferroviaire, tout comme dans la réalité, la vie ferroviaire est divisée en époques de I à VI :
-      I de 1835 à 1920 ;
-      II de 1920 à 1950 : étatisation progressive des réseaux privés ;
-      III de 1950 à 1970 : disparition progressive des locos à vapeur au profit des locos diesel et apparition des locos électriques ;
-      IV de 1970 à 1990 : évolution de l’époque III ;
-      V de 1990 à 2010 : apparition des trains à grande vitesse et « internationalisation » des réseaux :
-      VI de 2010 à ce jour : évolution de la V et apparition des TGV ;
-      Il reste exister des trains à vapeur privés, (j’en ai fait 2 en Écosse, magnifique !), des michelines privées et des locos diesel industrielles privées qui sont habituellement en voie étroite Hom). Pensez à l’uniformisation de l’écartement des voies en Europe pour permettre les échanges ! (Sauf l’UK naturellement !)
 
L’époque II offre les plus belles locos à vapeur. La III est pour moi la plus belle et la plus intéressante, car elle permet de faire rouler des locos à vapeur et des diesel. Les électriques ne dépareillent pas et sont splendides, mais pour la réalité de la scène, il faut des caténaires, un calvaire à monter et qui coûte la peau des fesses. Je laisse tomber.
 
Lorsque nous faisions du HO, les locos se contrôlaient avec un transfo. Elles démarraient au quart de tour et s’arrêtaient en calant. Maintenant tout est contrôlé électroniquement. Le démarrage, le ralenti, l’arrêt se fait en douceur, accompagné de bruits de freins, de sifflements, … comme dans la réalité. C’est absolument bluffant de réalisme. Et ce réalisme a son coût. Quels parents savent encore payer cela à leurs enfants ? C’est devenu un passe-temps de riches. Pour ne citer qu’un exemple parmi tant d’autres : un aiguillage coûte 22€, mais pour le contrôler digitalement il faut un moteur et un décodeur dont coût 66€ ; cela fait l’aiguillage à 88€ ! Mes aiguillages resteront manuels, sauf si je sais en acheter quelques-uns digitalisés en occase sur Ebay.de pour 20 balles. Heureusement pour les enfants, il y a d’autres marques moins cher à l’achat.
 
Pour finir, je vous montre la photo d’un plan de réseau Fleischmann en écartement N dont je vais m’inspirer. Il est entièrement axé sur le triage.

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J’ai des projets. Je revis !

Je corrige mes dires, mal exprimées. J'étais bien obligé de m'occuper des détails techniques, car aucun de mes deux loustics s'y intéressait. Mais il va de soi que moi aussi je participais à l'élaboration du décor, parce qu'un train sans un beau décor, surtout sans les petits détails (personnages, bagages, tonneaux, ...) ne ressemble à pas grand chose. C'est le décor qui fait le charme. 

Où que nous allions, en Belgique ou à l'étranger, nous cherchions les magasins de modélisme et de jouets pour y trouver le petit quelque chose qui pouvait s'intégrer dans le décor, sur les marchés de Noël aussi.

Oui, c'est évident et tu as bien raison: le décor est l'enveloppe du train. 

Maintenant que tout est dirigé par une console centrale, digitalisée, le nombre de fils à relier est divisé par 100. Plus la peine de les faire passer sous la table et de les relier à des boitiers à bouton-poussoirs. Ils se raccordent sous le rail et la console fait le reste. Ouf !

Ce weekend j'essaye d'acheter à bon prix quelques rails et aiguillages sur Ebay.

Cette semaine, je commande les premiers bâtiments et vais chez le menuisier commander les planches de bois rabotées et un panneau de multiplex pour faire l'embase. J'en ai pour au moins pour un mois de travail. 

Un Labrador. Facile à éduquer car très intelligent. Patience, patience !

Qu'est-ce que je fais ? Je vous tiens au courant de l'évolution, pour meubler les vides, ou je m'abstiens, car le sujet n'a vraiment rien à voir avec la moto ?

@Gunthar : Je sors en sidecar 2 à 3 fois par semaine pour aller faire des courses, une cinquantaine de kilomètres. Je suis encore trop faible pour faire plus et ça me fait râler car cette époque de l'année est la meilleure pour se balader : temps parfait et très très peu de touristes sur la route. 

Mon épouse s'est engagée dans le monde train, le bois est commandé, les premiers bâtiments aussi, mais en mon fort intérieur je me demande si j'aurais la force de construire l'embase et faire ensuite les découpes pour le tracé des rails. Je crains de voir trop grand, 2m50 sur 1m50, cela implique un décor assez complexe et varié. J'en ai pour, oh !, des mois et des mois. En verrais-je la fin ? J'en doute, mais qui vivra, verra.

Enfin, aujourd'hui, jour de vérité : j'installe une rampe en trois parties dans l'escalier qui mène à la cave, car les marches sont hautes et j'ai du mal à les descendre et monter. On verra si je sais encore forer et visser. 

Je me souviens de ma maman qui me disait : « En vieillissant, les gens ressassent leur passé. C’est fatiguant. » En prenant de l’âge et empirant avec les années, j’avoue que ma pensée, mes rêves éveillés, se tournent systématiquement vers mon passé.
 
Je vous ai dis que j’ai reçu mon premier train à l’âge de 10 ans, en 1957. La locomotive à vapeur avait un bogie à l’avant et un tender séparé. À cet âge, on ne connait rien en train, en types de locos, en leur classification. Ce n’est que bien plus tard qu’on s’y intéresse.
 
Ayant le projet un peu fou de recommencer « à faire du train », j’ai remarqué que les sets de départ proposés par Märklin étaient très intéressants. Un set, constitué d’une loco, de quelques wagons et de quelques rails, fait gagner plus de 100€ sur le prix des pièces achetées séparément.
 
Un de ces sets, croyez-le ou pas, comporte la même loco que celle de 1957, à cette différence près qu’elle est maintenant digitale. De plus, elle est dans la livrée telle qu’elle était lorsqu’elle est sortie des ateliers en 1957. Développées spécialement quelques années auparavant pour les longues lignes plates de la Prusse occidentale et orientale, les locomotives à vapeur de la classe 24 ont acquis le surnom de « le poney des prairies ».

 
Les 3 wagons étaient des wagons de marchandise ; ici, ce sont des wagons de voyageurs, ce qui m’enchante, car je n’ai jamais eu beaucoup de ce type de wagons, préférant ceux à marchandise.
 
Il s’agit d’une loco de classe BR 24 de type 1-3-0. Tuez-moi, je ne connais toujours pas la définition des classes de locomotives et je ne retrouve rien sur internet pour l’apprendre. Le type, ça, c’est plus facile : un bogie à deux roues (un essieu) reçoit le numéro 1 ; trois essieux moteur, le numéro 3 et rien derrière le numéro 0.
 
Je n’ai pas hésité et commandé ce set-là, heureux de retrouver la loco de mon enfance. Comme loco pour le triage, je n’ai pas su faire autrement que de choisir une Köf, une minuscule loco de 9cm hors tampons, d’aspect très particulier, dont j’ai eu un exemplaire en échelle I, qui elle faisait environ 30cm.

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Voilà. J’attends le bois, quelques lattis et deux feuilles d’MDF. Le menuisier m’a dit qu’il avait beaucoup de travail pour les hôtels en vue de la saison touristique. Si je dois attendre la fin de cette saison, cela me mènera jusque fin octobre. Naturellement, il ne travaille pas de 14 à 18h, ni le lundi et mercredi soir. Tous des fainéants ! En attendant, je suis complètement bloqué. La cave est déblayée, prête. Les rampes dans la cage d'escalier ont été montées les doigts dans le nez. Je n’attends que lui pour commencer.

Je crains - I'm afraid, comme disent les Anglais au début de chaque phrase - que tu attendras encore longtemps. J'en ai pour des années. Mes ambitions, 2m60 sur 1m60, sont démesurées, je m'en rends compte, mais tant pis, j'assume. Grâce à un programme dédié, j'ai pu dessiner le tracé des voies et j'en suis assez satisfait. Je ne sais pas vous le montrer. Le programme de démonstration n'autorise que la pose de 50 voies. Dès lors, j'ai découpé le tracé en 3 parties, enregistrées par un PrintScreen et ensuite imprimées. Cela m'a fait gagner 50€ d'inscription au programme complet, le prix d'un bâtiment ou d'un et demi wagon. Où l'avarice va-t-il se nicher ?

Non, puisqu'il est en 3 morceaux. Puis, loin de moi l'idée de vous prendre quoi que ce soit ... ! MAis je trouverai un moyen de vous montrer quelque chose.

Voilà. J'ai réduit les dimensions à 2m50 sur 1m50 car je trouvais que la longueur du quai de la voie extérieure était trop grande. La tracé est axé sur le triage avec un train de banlieu.

Remarquez que les rails ne sont pas parallèles aux bords de la table, ce qui serait d'un ennui majeur. En donnant du mouvement au tracé, j'ai sué sang et eau pour faire les jonctions . 

À gauche, juste après l'aiguillage, le tracé s'élève et revient à niveau à droite avant l'aiguillage courbe.

Je vous tiens au courant de l’évolution.
J’ai réceptionné le bois il y a deux semaines, coupé à 2m50 et 1m50, que j’ai dû réduire à 2m10 et 1m40 afin que je puisse passer avec ma chaise roulante tout autour de la table. J’ai mis plus d’une semaine à la faire, ce que j’aurais fait en un jour auparavant, mais bon, elle est faite. Je lui ai mis de roulettes sous les pieds pour pouvoir la déplacer. Cela facilite grandement le travail.
 
 
Il y a une semaine, j’ai reçu la première commande de rails et j’attends aujourd’hui l’arrivée des rails supplémentaires et de la boîte du train, qui devait venir d’Allemagne. En attendant, j’ai travaillé et retravaillé le schéma du réseau, lequel n’a plus rien à voir avec celui d’origine, puisque j’ai réduit les dimensions de la table et que le triage imaginé au départ était illogique. Je m’explique. Un train roule en contresens d’une aiguille d’une montre. Pour rejoindre son dépôt, il doit rouler en marche arrière. La loco de triage, elle, doit récupérer les wagons et les pousser sur les voies de remise. Dans mon premier schéma, c’était impossible à faire. J’ai recommencé au moins 100 fois. C’est simple, le nombre de captures d’écran s’élève à 229.

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Les spécialistes diront que mon réseau est ridicule et ils n’auraient pas tout à fait tort, car il se résume en somme à un circuit ovale entourant une gare de triage. Il faut le voir comme une extension d’un circuit plus grand où celui-ci ne représente que la partie « train de banlieue ». J’ai dû faire avec ce que j’ai en regardant aussi au coût, car je suis effrayé du prix des articles.
 
 
J’ai écumé internet pour trouver des véhicules, lesquels se cachaient en France, chez L’Atelier du train. Waw ! Il a toutes les marques. Pour vous faire plaisir, j’ai annoté un camion siglé Motobécane et pour me faire plaisir, deux sidecar Zündapp KS750 en version civile, l’un avec pilote et passagère, l’autre avec deux messieurs. Le set comporte aussi un policier et deux personnages de l'époque III, des passagers qui attendent le train. Un bus Setra aussi, appelé bien à propos Wandervogel, l’oiseau voyageur. Magnifique. Je les achèterai le moment venu.

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J'ai commandé mes premiers wagons de marchandises, nécessairement des camions de transport de bière, mais aussi parce que le set comporte un camion de l'époque III, comme tous les autres véhicules que j'ai noté dans mon petit carnet. Or, j'adore les voitures mignatures.

Un set est composé de 2 wagons de bière et un camion, l'autre d'un seul wagon avec un camion rempli de bacs de bière détachables. Qu'ils soient détachables est important, car ainsi je pourrai en mettre quelques-uns sur la rampe de chargement du hangar à marchandises.

Les bâtiments commandés tardent à arriver. C’est ennuyeux, mais qu’y faire. Dès cette semaine, je vais enfin pouvoir commencer à poser les rails et débuter le décor : montée et passage sous une montagne. À ce propos, une petite précision. Une montagne comporte beaucoup de rochers, rochers qu’on peut acheter à prix d’or. Nous les avons gratuits. En faisant notre crèche, il y dix ans de cela, nous avons employé des pierres ramassées sur la plage de Falasarna. Je dis « pierres », mais ce sont en fait des morceaux de lave provenant d’un tremblement de terre et d’une éruption volcanique survenus sur Santorini il y a des siècles. Cette île se trouve en face de Falasarna. La lave s’est effritée et les morceaux ont été roulés et blanchis avant arriver en Crète, assez bizarrement uniquement sur la plage de Falasarna. Elles sont ultralégères, comme une pierre-ponce, faciles à coller et à peindre. Du pain-bénit pour nous.
Pour les clôtures, il y a des arbres et branchettes tout autour de nous. Il suffit de tendre la main et de faire travailler son imagination.
Une loco a besoin de charbon ou de diesel, de l’eau et de sable. Le sable aussi est gratuit.
 
 
J’en reste là pour aujourd’hui, mais je vous tiendrai au courant.
 

Non, je ne connais pas Paris-Modélisme. Il n'y avait pas de raison de me tourner vers la France quand j'habitais en Belgique, vu qu'il y avait suffisemment de magasins.

Le marché de l'occasion est parfois intéressant, tout comme les ventes aux enchères, mais il s'agit le plus souvent de vieux matériels : les locos ne sont alors pas digitalisées et les wagons et surtout les rails montrent de l'usure. Les vendeurs sur Ebay p.ex. ne se mouchent pas du pied. Comme ils demandent souvent des prix astronomiques pour l'envoi, le jeux n'en vaut pas la chandelle. J'ai récemment participé à quelques ventes de rails. Il y a des acheteurs qui ne savent pas calculer. Ils achètent à des prix beaucoup trop haut et avec les frais d'envoi, ils payent quasi aussi cher que s'il s'agissait du neuf. J'ai laissé tomber. J'achète du neuf à Athènes avec 12% de réduction et envoi gratuit et au fur et à mesure des nécessités. Je dois attendre et encore attendre, mais je ne suis pas pressé.

Quand je cherche un article indisponible en Grèce, voire chez Märklin, comme les wagons cités ci-dessus, je cherche en Allemagne où le marché est florissant. J'y des revendeurs qui ont encore cet article dans leur magasin et alors je n'hésite pas à le commander et à payer les frais d'envoi. Mais c'est l'exception. Pour les véhicules, je devrai probablement m'adresser à L'Atelier du Train en France. Leur stock est gigantesque.